interview



Tiburce OGER (auteur de GORN et scénariste de Damoiselle Gorge) répond à Alkemya (*) :

Le principal trait de mon caractère ?
La tolérance ? Oh la, je ne sais pas. Je crois que je suis très tolérant quand je vois les choses de loin, et dès que je commence à me sentir concerné, je suis peut-être moins tolérant. Donc le trait de mon caractère : comme tout le monde !

la qualité que je désire chez un homme ?
L'humanisme.

la qualité que je désire chez une femme ?
L'humanisme.

Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ?
Leur présence, ou parfois leur abscence justement. Leur compréhension et parfois leur incompréhension.

Mon principal défaut / Ma principale qualité ?
À part la cigarette, j'ai toutes les qualités ! Mon principal défaut : l'orgueil. Je crois qu'il faut être assez orgueilleux pour être digne et donc pour ne pas commettre des actes abominables, de lâcheté, de veuleries, de méchanceté. Je suis suffisamment orgueilleux pour essayer de ne pas être toutes ces basses choses.

Mon occupation préférée ?
Plein de choses : retaper ma maison, bricoler, faire tous ces travaux avec ma femme. Le dessin est une passion, pas une occupation.

Mon rêve de bonheur ?
Continuer à vivre ce que je vis actuellement, avec ma petite famille. Et puis peut-être vivre ça dans un endroit encore plus désertique que l'endroit où je vis actuellement, avec des grands espaces.

Quel serait mon plus grand malheur ?
Perdre celles qui me sont le plus cher : ma femme et mes filles. Et que Le Pen passe au pouvoir aussi.

Ce que je voudrais être ?
Quand j'étais petit, j'aurais voulu être cow-boy. J'ai été élevé dans le milieu du cheval. Dès l'âge de 5 ans je montais à cheval. Mais en faire un métier je n'ai jamais voulu : j'ai vu le mauvais côté de la chose. En fait, j'aimerais être un cow-boy de film hollywoodien, c'est à dire qu'il n'a jamais besoin de travailler, il est libre, il a de grands espaces, il a toujours un beau cheval et il rencontre de belles institutrices.

Le pays où je désirerais vivre ?
Ma femme ne veut pas, mais moi j'aimerais le Montana ou le Canada. Mais avec un système français : je suis un peu difficile. Il y a certains points de la société américaine qui ne me plaisent pas trop.

La couleur que je préfère ?
Le bleu. Je le mets pas mal dans mes pages. Mais je ne porte pas de bleu : je m'habille en noir les trois-quarts du temps.

Mes auteurs favoris en prose ?
Tous ! Cela va de Jules Vernes à Lovecraft en passant par Hugo, Voltaire... Tous les grands classiques sont fabuleux. Mais j'ignore tout de ce qui sort actuellement.

Mes poètes précférés ?
Jules Laforgue, Rimbaud.

Mes héros dans la fiction ?
Clint Eastwood au temps de la bonne époque (Sergio Leone). Lieutenant John Dunbar dans "Danse avec les Loups", Mel Gibson dans "Braveheart", Rouletabille, Sherlock Holmes, ou Mickey dans les années 30...

Mes héroïnes favorites dans la fiction ?
Ma femme. Sigourney Weaver dans "Alien". Et j'adore les deux hérones du film "Beignets et tomates vertes".

Mes compositeurs/musiciens préférés ?
Mahler, John Barry pour ses musiques ("Out of Africa", "Danse avec les loups", "Amicalement votre"...). Beaucoup de musiques de film. Puis "Dead can danse". Mozart, c'est incontournable, c'est trop beau. "La reine de la nuit", je l'écoute très souvent. Je pourrais citer toute ma discothèque : quand je dessinne, il me faut de la musique. Dans les français : Brel, Gainsbourg, Souchon...

Mes peintres favoris ?
Camille Pissarro. De La Tour c'est fabuleux. Le Caravage. Van Gogh. Warhol ça me fait rigoler mais c'est fait pour rigoler.

Mes héros dans la vie réelle ?
Tous ceux qui ont combattu l'intégrisme imbécile quel qu'il soit : politique, religieux... Donc, en fait, tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté. qui ont voulu faire avancer la machine humaine. Tous ceux qui se battent contre la misère. J'ai plein de héros, de gens admirables.

Mes héroïnes dans l'histoire ?
Ma femme.

Mes prénoms favoris ?
Pas de prénom favori. Sauf les prénoms de mes filles (Eloïse, Maëlle) et de ma femme : Eliette.

Ce que je déteste par-dessus tout ?
La bétise. Non, en fait, l'ignorance parce que je crois que c'est l'ignorance qui amène la méchanceté, la médiocrité, l'obscurantisme, la bétise, l'aveuglement. Après les masses peuvent suivre : elles peuvent idolâtrer par millions une poignée de joueurs de football, elles peuvent suivre un fou dangereux dans des guerres...

Le don de la nature que je voudrais avoir ?
Être beau, c'est fait, être intelligent c'est fait (rires). En fait, pas immortel mais j'aimerais ne jamais tomber malade.

L'état présent de mon esprit ?
Tranquille. Heureux, le bonheur. Tout va bien. J'ai du travail.

Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?
C'est dur ce genre de questionnaire ! Le fait d'être ignorant. Parce que justement cela peut être corrigé. Avec un peu d'éducation, un peu de culture, on peut s'ouvrir les yeux à plein de choses, ça peut aussi ouvrir l'esprit. Ça tue donc l'obscurantisme.

Ma devise ?
Le bonheur pour tous.

Qu'attendez-vous de la cuvée 1999 du Festival d'Angoulême ?
Rien. Sinon des séances de dédicaces et des rencontres avec des lecteurs de Gorn pour pouvoir discuter avec eux. À part ça, beaucoup de bruit pour rien. Comme un film.

Quels sont vos projets en cours ?
En tant que scénariste, avec Igor David au dessin, la fin du tome 2 des "Neufs têtes" une série à paraître normalement en mars aux Humanoïdes Associés. Sur la partie dessin, je finis les crayonnés d'un western. Je suis en plein far-west. Je vais laisser en suspens pour passer au Gorn 8. En général, à partir de début janvier je commence un Gorn que je finis vers juin afin que fin septembre les lecteurs puissent avoir le nouveau tome. Ce sera tout pour l'année.

Vos souhaits/voeux pour 1999 ?
Que je devienne le nouveau Hergé de la BD (rires) ! Mes voeux pour les gens : qu'ils trouvent du boulot, qu'ils arrêtent de galerer dans la rue pour ceux qui y sont. Que les américains arrêtent d'embêter les Irakiens. Que les Irakiens arrêtent de jouer aux cons. Que l'Algérie se porte un petit mieux dans les années à venir... Que mes copains trouvent du boulot.

(*) Une partie de cette interview est textuelle, et dans quelques jours, elle sera complétée par la voix de Tiburce Oger lui-même. Revenez bientôt pour l'intégrale !


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